La nuit conseille

 

LA NUIT PORTE CONSEIL

J’entendais souvent ma mère déclarer qu’il lui était impossible de dormir sur une colère.
Est-ce le fait d’un trait de caractère, d’une humeur, d’un enthousiasme qui, par conséquent, va varier d’une personne à l’autre ?

Me concernant, si je n’ai pas forcément pardonné à l’autre au moment de dormir, cet incident ne viendra en rien perturber mon précieux sommeil. Car manifestement, des priorités plus belles que la colère, meublent et occupent mes pensées à l’heure où je m’en vais me coucher…

J’aurais donc plus aisément tendance à appartenir à la catégorie de ceux qui s’en vont dormir sur la maxime :
“LA NUIT PORTE CONSEIL” ;

C’est alors que le coeur plein d’exultation, je vais au réveil, humer les premières lueurs de l’aube, débordant de scrupules et de compassions à l’égard de l’autre…
Cet autre qui, hélas lui, en est peut etre encore à écumer les séquelles de la discorde d’hier… Moi, Lavé de toute haine déjà, je semble le narguer, posant sur lui mon tendre et inoffensif regard.

Sans néanmoins, jamais etre rancunier, je ne suis pas de ceux qui savent si aisément, en un tour de main, guérir d’une grosse frustration… Il me faut tout au moins reposer le corps, comme l’esprit pour prétendre à nouveau à cette totale quiétude qui héroïquement, vient dominer les doutes de la veille.
Oui, il me faut dormir, dormir tout juste, descendre dans les abysses obscurs de l’inconscient pour oublier la guerre et remettre à zéro les compteurs.

Le sommeil, est, je l’affirme, sur bien des aspects, réparateur, régénérateur et salvateur.
Le réveil qui lui emboite le pas est par conséquent, mon plus bel instant de la journée. C’est l’instant où à l’instar de l’oeil qui encore endormi se cherche ; Paralysé par l’infime épisode amnésique d’un corps engourdi chauffé à peine, mon coeur tout doucement, réapprend à aimer l’autre…

C’est là que ma conscience alertée, stimule de mon coeur les battements, pour que lorsqu’arrive le souvenir entaché du trouble encore présent ; ceux-ci, au galop, viennent avec naturel, zèle, douceur et pureté, tels les bourgeons candides des matins de printemps, accoucher le processus de l’amour innocent.

TOI, TOI, TOI, toi l’autre, sache-le, te hair est non seulement contre mes principes, mais est au dessus de mes forces… Trop de matins me rappellent que trop de matins sont passés depuis notre dernière querelle !

Je serais bien stupide, ce nouveau matin, de me faire encore violence et TAIRE L’AVEU de ce JE TAIME, finalement indélébile !

Pas forcément hélas, comme tu voudrais que je le fasse ; Mais comme à ma manière, toute simple :

JE T’AIME !

Le Yaya ©18 juillet 2010 Eric Mulalu



Réactions :
Nathalie :
Merci pour ce message d’amour. Magnifique. Tu ne peux pas savoir à quel point il est tombé au bon moment ! il est l’expression de mes convictions les plus profondes, mais l’applique t-on toujours ? Merci pour ce rappel
!


Ma réponse :
Je constate avec allégresse que vous etes nombreux à m’avoir témoigné votre gratitude par un chaleureux remerciement. J’en suis ému, cependant ce n’était en rien le but. J’ai simplement essayé, pour cerner au mieux la gestion de nos mépris naturels, de communiquer sur 2 différentes approches dans l’amour.

Quand par exemple Nathalie s’inquiète de leurs mises en application. Je la rassure en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas ici de principes philosophiques évolutifs(donc sujets à variation), mais de tempéraments comportementaux innés(ancrés en chacun) ! Je mets en exergue une personnalité individuelle liée à un caractère(le mien) face à la frustration. Il s’agit à mon sens d’une nature intrinsèque qui va invariablement reproduire selon les uns et les autres, une attitude changeante mais inhérente à chaque etre. Il y a néanmoins une notion de proportionnalité qui va, en fonction de la taille de la douleur, entrer en ligne de compte.

Si les réactions d’un jour à l’autre, vont évoluer au prorata de la blessure, le processus quant à lui, est inamovible(en qualité) . C’est quantitativement(en nombre de jour), qu’il y aura peut-etre un aménagement à observer. Mais on est comme on est ; ça c’est irréversible. Si vous ne l’appliquez pas, votre tempérament originel s’en occupe à votre place. Quant à moi, le mécanisme décrit est automatique.

Je ne veux entacher mon délicieux réveil par nulle autre amertume que celle de mon arabica d’Amérique du sud. Il me faut dormir, et tout repart après un, ou quelques réveils.

Peace & love.

Le Yaya ©19 juillet 2010 Eric Mulalu